C'était il y a un peu plus d'une lune déjà, ce sera six semaines plus tard, bientôt.

Nous avions fêté l'équinoxe d'automne, c'est bientôt la Samhain. Depuis, le froid commence à nous frôler doucement le visage, tôt le matin ou tard le soir.

Nous avions préparé notre autel pour une transition.

D'une moitié claire à une moitié sombre.

D'une pleine lune à la nouvelle lune qui allait suivre.

Petit cycle dans le grand cycle, elle allait nous indiquer le chemin.

Comme une phase préparatoire, elle nous enseignait ce qui allait suivre. Pleine à l'aube de l'équinoxe, nous l'avons prise pour guide pour nous accompagner dans cette période sombre.

Voilà comment se présentait notre autel :

Ce jour-là, nous avons appelé l'hiver de tous nos vœux.

Que la nuit nous enveloppe pleinement, nous plongeant dans le noir complet.

Pour que, sous la guidance de Celles Qui Savent, de Celles qui Connaissent la Nuit, nous rencontrions notre propre lumière, nous puissions devenir notre propre guide. Que, même sans repères, nous trouvions où aller, comment avancer en confiance, même si cela implique de ne pas savoir, même s'il nous faut trébucher pour retrouver notre équilibre.

Ça y est, les feuilles que nous voyons sur l'autel et qui commençaient à tomber, se colorent enfin plus franchement, et tombent progressivement pour de bon, tout doucement.

Les étés sont trop chauds, les hivers ont le potentiel d'être changeants, ou plus doux qu'à l'habitude, ou vraiment plus froids. La surprise, l'inconnu à chaque fois. L'éclairement, par contre, reste le même d'année en année, une constante dans le changement, lui, reste fidèle à ce que nous en connaissons. Lorsque l'équilibre se déplace, il faut le trouver ailleurs. Comme sur une embarcation qui tangue.

Lors, là, nous sommes à l'aube d'une nouvelle transition, celle qui pose la marque de la période sombre pour de bon, celle aussi d'un nouveau cycle dans La Roue de l'Année, celle de la Samainh, où le temps se suspend, nous laissant dans un équilibre étrange entre deux mondes, un temps que nous ne pouvons compter, bien que nous aimions à le conter....

Belle Samhain à vous, si nous tendons l'oreille, nous pourrons bientôt entendre les chuchotements qui annoncent son passage...

Eltaran